Qui était Maurice Wajsfelner ?

Né en 1933 à Chauny, année de l’accession au pouvoir d’Hitler, Maurice Wajsfelner est un enfant juif, dont la famille d’origine polonaise s’est installée à Crouy vers 1934-1935. Maurice Wajsfelner est alors scolarisé à l’école de la mairie de Crouy. En 1939, Maurice, son grand frère Charles et ses parents déménagent à Soissons au 15 rue Saint-Quentin. En 1940 , la France est occupée par l’armée et la police du régime nazi. A partir du printemps 1941 les nazis et les collaborateurs commencent à rafler des Juifs en France, d’abord pour les interner puis les déporter à partir du printemps 1942.

Sa mère est arrêtée le 20 juillet 1942 à six heures du matin lors de la grande rafle des juifs de l’été 1942 à Paris et dans toutes les régions occupées, comme la Picardie. Son père se sauve sur les toits puis va rejoindre son fils aîné Charles qui ne logeait pas avec ses parents cette nuit-là. La gendarmerie française chargée des arrestations de cette rafle ont pour ordre en Picardie de n’arrêter que les Juifs de 18 à 60 ans. Maurice reste dans l’appartement avec une tante et une cousine. Il n’avait alors que 9 ans. Pendant ce temps Monsieur Wajsfelner persuade son fils aîné Charles de se rendre avec lui à la gendarmerie pour retrouver madame Wajsfelner. Charles est réticent, mais il accepte finalement. Tous seront réunis à Drancy, puis déportés dans le convoi n°12 du 29 juillet 1942 qui arriva à Auschwitz le 31 juillet 1942. Aucun ne reviendra vivant en 1945.

Le 4 janvier 1944, la Sipo-SD allemande (police), accompagnée de gendarmes français, organise une vaste rafle dans toute la Picardie pour arrêter, cette fois, tous les juifs possibles, peu importe l’âge. Cela se passe en plein jour. Maurice, avec sa tante Belja Goldztjan  (soeur de monsieur Wajsfelner), sont arrêtés et emmenés dans la prison de Soissons avec madame Gochperg et ses deux enfants Albert (9 ans) et Nelly (3 ans), un vieux couple, les Cahen et un vieux monsieur Fernand Levy. Ils restent la prison jusqu’au 20 janvier 1944 avant d’être envoyés vers le camp de Drancy. Ils seront tous déportés dans le convoi n°67 du 3 février 1944 qui arrivera à Auschwitz-Birkenau le 6 février 1944. Maurice, sa tante, madame Gochperg et ses deux enfants furent assassinés dans les chambres à gaz dès leur arrivée.

C’est en souvenir de cet enfant de 10 ans, emporté , comme trop d’autres juifs, dans les rafles nazies qu’en 1990 le collège de Cuffies a pris le nom de collège Maurice Wajsfelner, pour que sa mémoire reste et que jamais elle ne disparaisse.

Chaque année le 06 février, date anniversaire de la mort de Maurice, une petite cérémonie, suivie par l’ensemble du collège est faite en son honneur.